SHAO Société Historique et Archéologique de l\'Orne

Conférence de Patrick Birée sur  villes et meunerie de l'Orne, un millénaire d'histoire

Samedi 11 décembre 2021

Ce samedi d'achats de Noël, la SHAO proposait sa conférence mensuelle. Patrick Birée remplaçait Jean-Pierre Bréard, indisposé. Il proposait une thématique déjà présentée au dernier congrès de la FSHAN en octobre dernier. Cependant le format d'un exposé plus long (une heure quinze environ au lieu de 2 minutes) a pu lui permettre de développer ses analyses.

Patrick Birée

L'auditoire

Selon ses propos :

«  Il est souvent cité le moment charnière de l'an mil pour la création des premiers moulins hydrauliques à grains dans nos contrées. Parmi les plus anciens attestés pour l'Orne, celui de Briouze cité en 1080 dans une charte de Guillaume de Briouze ou encore ceux de Domfront ou Lonlay au XI^e siècle. Leur genèse est liée à la féodalité, à la dynamique de peuplement et la mise en valeur des terres dans une démarche vivrière à partir du Moyen âge central. Si les hommes ont occupé le sol depuis des millénaires, la mise en place de la féodalité aux IX^e et X^e siècles est un moment charnière, en terme de développement. Dans l'actuel département de l'Orne, le développement des bourgs castraux, les villes actuelles, au XI^e et XII^e siècles, s'accompagne de la mise en place de moulins à grains sur lesquels va s'appliquer la banalité. Les villes de  l'Aigle Alençon, Argentan, La Ferté-Macé,  Bellême, Domfront s'inscrivent ce schéma. Sées, au contraire, présente une histoire remontant au I^er siècle de notre ère.

Les moulins sont souvent intra muros dans les villes fortifiées, comme à Alençon ou à Argentan, alors que pour l'immense majorité des moulins, cela deviendra un fait rural. En 1809, sur les 750 moulins à grains, 90 % sont situés en campagne. Il faut attendre l'industrialisation pour que ce phénomène s'inverse quelque peu avec la création en 1890 de la minoterie RUSSO à Flers, la plus importante de l'Orne jusqu'à la Seconde guerre mondiale, qui profite des structures urbaines et du chemin de fer. Dubois-Rioux à Argentan est dorénavant le dernier établissement meunier urbain de l'Orne. »

L'exposé ponctué de nombreux documents archivistiques anciens et de films plus récents, réalisés par l'auteur, a ainsi pu ainsi brosser le tableau d'un millénaire de la meunerie urbaine de l'Orne.

Le moulin à vent de Saint-Pierre à Sées en 1777.

Les moulins  hydrauliques d'Orion  et de la Noë à Argentan au XVII^e siècle.

Prochaine conférence le samedi 8 janvier 2022 avec Rémy JANNEAU :

« Emmanuel-Pierre Le Tourneur, représentant en mission dans l'Orne en 1793 »