SHAO Société Historique et Archéologique de l\'Orne

Conférence "Lecointe de Marcillac, un quaker à Colombiers au XVIIIéme siècle par Robert Chevallier le 9 avril 2022

 

Conférence de Robert Chevallier le samedi 9 avril 2022 :  

« Lecointe de Marcillac, (1755-1821), un quaker à Colombiers au XVIIIe siècle»

 

 

Robert Chevallier, trésorier de la SHAO est intervenu dans le cycle de conférences pour nous présenter un personnage méconnu, Jean-Baptiste Lecointe de Marsillac (1755-1821) qui vécut à Colombiers, commune de la région alençonnaise,  pendant plusieurs années à la fin du XVIIIe siècle. Le conférencier a évoqué le parcours étonnant de ce noble, adapte du quakerisme (mouvance du protestantisme qui refuse la place d'un clergé et milite pour le pacifisme, la tolérance, l'intégrité, etc.).

 

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 Robert Chevallier

 

Selon ses propos : « Après avoir épousé une jeune fille de la région alençonnaise, comme lui de confession protestante, Anne-Sophie Le Manceau des Chaleries, cet ancien officier du régiment du prince de Conti, originaire de la région de Nîmes, avait alors adopté les préceptes du quakerisme. Devenu médecin, il acquiert le château de Vignes de Colombiers. Considéré comme celui qui fut à l’origine de l’implantation de cette religion dans le Gard, Il reçut aux Vignes plusieurs amis anglais et irlandais, avant de se rendre à Jersey, où il écrira un ouvrage contre l’esclavage.

Après plusieurs voyages en Angleterre, il se présenta en 1791 devant Mirabeau lors dune séance de l’Assemblée Constituante afin de défendre les principes quakers.

Ce fut ensuite son entrée dans la Société Philomatique de Paris auprès de laquelle il fit plusieurs communications à caractère scientifique, suivies d’un projet de rachat du château de Chambord afin d’y créer une école, demeuré sans suite.

Nous retrouvons de Marsillac de 1795 à 1796 en Pennsylvanie, à Philadelphie. A son retour, médecin en chef des hôpitaux sous le Premier Empire, il est évoqué, en cette qualité,  pendant la campagne

d’Espagne en 1808 . »

 

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                                        Le château des Vignes à Lonrai

 

Voyageur infatigable, il se rendit et vécut à Nîmes, puis aussi à Paris, en Angleterre, en Hollande et aux États-Unis pour faire connaître ses convictions religieuses. Homme ouvert à la société, il écrit plusieurs ouvrages, dont certains liés à la médecine :Mémoire sur la médecine sentimentale et la thérapeutique morale, Observation sur cinq laboureurs atteints de la rage et moyens employés à leur guérison , Mémoire sur la génération humaine analysée d'après la formation et le développement des monstre, Moyens de naturaliser et de cultiver en France l'érable à sucre et plusieurs arbres indigènes de l'Amérique septentrionale, et,  peut-être son plus important, Le More lack, publié en 1789 qui prend la défense des noirs afro-américains.

 

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La page de garde du livre Le More Lack

 

Il eut même le projet de racheter le château de Chambord pour le remettre en valeur.

Ce fut donc un personnage énigmatique, imprégné de la pensée des Lumières, philanthrope sans doute idéaliste dont Robert Chevallier a voulut cibler les contours dans la conclusion de son brillant exposé :

« Qui était vraiment Jean-Baptiste Lecointe de Marsillac ?

Issu d’une famille de militaires et protestant, il a donc rejoint le régiment de son père à l’âge de  16 ans comme le veux sans doute la tradition, il y franchi les échelons pendant une dizaine d’années avant de quitter l’armée après avoir découvert le quakerisme  auprès d’une autre officier.

Il devient donc un adepte des principes de ce mouvement pendant au moins une vingtaine d’années, et c’est à cette époque qu’il publiera l’ensemble de ses ouvrages, époque aussi au cours de laquelle sa fortune personnelle va fondre de manière significative, ce qui aura aussi des répercutions sur celle de son épouse.

Utopiste, d’esprit curieux dans différents domaines, peut-être instable, il fut sans doute perçu comme peu dangereux par les personnages importants de l’époque révolutionnaire qu’il rencontra.

Est-il resté quaker à son retour en France ? et il n’a plus de contact pendant presque vingt ans avec les amis anglais, avec lesquels il était si proche.

Qu’en est-il de ses liens si forts avec le village de Congénies (Région de nîmes) ? 

Il reste beaucoup de zones d’ombre dans le parcours de Jean-Baptiste Lecointe de Marsillac qui sera aussi médecin dans les hôpitaux de Paris sous le Directoire puis médecin militaire dans l’armée napoléonienne au moins pendant la campagne d’Espagne. »

 

Une belle découverte...

 

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 L'assistance

 

                     Prochaine conférence samedi 14 mai 2022 par Patricia Duffay

Franchir la Sarthe, un défi au fil des siècles.

L’exemple d' Hauterive dans l’Orne

 

 

 

 

 



10/04/2022
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