SHAO Société Historique et Archéologique de l\'Orne

Conférence de Jean-Pascal FOUCHER le samedi 8 octobre 2022 «L'ORNE ARCHÉOLOGIQUE ET PITTORESQUE »

Conférence de Jean-Pascal FOUCHER le samedi 8 octobre 2022  

«L'ORNE ARCHÉOLOGIQUE ET PITTORESQUE »

 

Jean-Pascal Foucher, directeur des Archives départementales de l'Orne et conseiller scientifique de la SHAO est intervenu le samedi 8 octobre pour présenter « L'ORNE ARCHÉOLOGIQUE ET PITTORESQUE », sujet déjà traité dans une exposition qui s'était tenue aux Archives départementales de l'Orne de février à avril 2022. Celle-ci rassemblait une sélection de 200 documents réalisés du XVIIe à la fin du XIXe siècle. 

 

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                                 Jean-Pascal Foucher - et Odile Leconte

 

Odile Leconte, présidente de  la SHAO a présenté le conférencier et ainsi ouvert le nouveau cycle de conférences 2022-2023.

Le conférencier a brillamment évoqué un aspect superbe mais méconnu de l'histoire de l'Orne, à savoir les représentations de paysages et de monuments du département, de la fin du XVIIe à la fin du XIXe siècle, présentées sous forme de dessins et de photographiques, et ce, jusqu' avant l'utilisation de la carte  postale à partir de 1900.

 

Selon ses propos : « Avec le courant romantique des années 1820 naît et se développe en France un fort intérêt pour l'architecture antique et médiévale. La mutilation de nombreux monuments dans les années qui ont suivi la Révolution nourrit de mouvement de redécouverte.

C'est en Normandie que naissent, influencées par les Antiquaires anglais, les premières sociétés savantes, sous l'impulsion d'Arcisse de Caumont. L'étude, la connaissance, la restauration de ce patrimoine deviennent des faits sociaux, dans lesquels les élites locales s'investissent, avant que l'État ne mette en place une législation spécifique. Le patrimoine est objet d'étude des archéologues et antiquaires, mais aussi lieu de contemplation et d'inspiration.

Le conférencier s'est proposé d'explorer le développement de cet intérêt pour les monuments et sites de l'Orne, depuis les premiers travaux historiques illustrés de la fin du XVIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle, mais surtout de donner à voir les dessins d'artistes professionnels ou amateurs, les lithographies qui ont illustré les quelques ouvrages consacrés aux monuments de l'Orne, ainsi que le travail des photographes qui ont fixé l'image de ces sites et monuments pour la prospérité.

Fondée sur les riches collections graphiques des Archives départementales, cet exposé  a présenté également des œuvres issues d'autres collections publiques et privées. »

 

L'exposé  abordait plusieurs partie distinctes des représentations qui ont pu exister à partir des dessins :

–        les dessins d'historiens dès la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, manuscrits tous faits sur motifs, en accompagnement du discours scientifique (Lequeu pour Alençon, Courteille pour Argentan, par exemple);

–        les guides pour voyageurs (tel Coleman en 1822 sur les abbayes et églises normandes);

–        la publication de revues illustrées de gravures et lithographies s'appuyant sur des dessins, tels Le Voyage dans le duché d’Alençon et le comté du Perche de Duplat et Patu de Saint-Vincent (1826-1828), et Le Département de l’Orne archéologique et pittoresque de Léon de La Sicotière et Auguste Poulet-Malassis (à partir de 1845, document suivant);

–        les dessins techniques  d'ingénieurs aux XVIIIe et XIXe siècles (tel Peronnet pour Alençon).

 

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Représentation illustrée de divers monuments ornais

dont le clocher de l'église Saint-Martin de L'Aigle vers 1845

 

Ces représentations prennent un autre essor avec l'invention de la photographie qui se substitue alors peu à peu alors au dessin :

–        les « reportages » photographiques (Alphonse de Brebisson à partir des années  1840);

–        la protection des sites de l'Orne à travers les bulletins de société historiques et archéologiques tels celui de la SHAO qui présentera ses premières photographies début XXe siècle;

–        l'ouvrage imposant composé de 3 000 pages et  d'un millier de photographies
La Normandie monumentale et pittoresque, édité par Lemâle en 1896-1897, chant du cygne de ces publications romantiques (document suivant : le donjon de Chambois).

 

 

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                            Photographie du donjon de Chambois à la fin du XIXe siècle

La carte postale sera un support plus « démocratique » à travers ses thèmes de la vie quotidienne, représentations de personnages intégrés dans les photographies de monuments villageois, l'église,

l'école, le lavoir, le monument aux morts, la mairie, etc.

 

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 Une partie de l'assistance

 

 

 

                     Prochaine conférence samedi 12 novembre  2022 par Éric Yvard

« Le Perche, terre d'exil de Louis Lemoine, valet de chambre de Louis XVI » 



12/10/2022
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