Conférence de Jean-Claude Gélineau du 8 octobre 2011 sur Sainte-Marguerite de Carrouges
Conférence de Jean-Claude Gélineau du samedi 8 octobre 2011 :
Éléments d’histoire
de Sainte-Marguerite de Carrouges
Jean-Claude Gélineau est venu ce samedi pour ouvrir la saison 2011-2012 des conférences de la SHAO.
Jean-Claude
Gélineau.
Le conférencier et le président de la SHAO Yves Lenoach
Il a présenté plusieurs éléments de l’histoire de cette petite commune située en contrebas de Carrouges.
La problématique posée par le conférencier était de savoir si un commune actuellement de 215 habitants pouvait avoir une histoire. La réponse est manifestement oui !
Partie intégrante de la paroisse de Carrouges sous l’Ancien Régime, on y trouvait la propre église paroissiale puisque celle de Carrouges ne fut construite qu’au début XIXe siècle dans un ancien grenier à sel mis à disposition par le général Alexis le Veneur. Et il fallut attendre le 1er janvier 1867 pour que Sainte-Marguerite de Carrouges devienne une commune à part entière. Cela ne se fit pas sans mal et on vit même un blocage de la part de Carrouges qui perdait du coup la moitié de ses habitants !
La nouvelle commune possédait 900 habitants en 1877 et encore 500 au début du XXe siècle.Cette diminution de la population dans la seconde moitié du XIXe siècle, à l’instar de l’Orne, est due en grande partie par l’arrêt de l’activité industrielle de la fonderie Roussel, établissement qui avait connu jusqu’à 140 employés.
On assiste alors à un exode vers la région parisienne où vont se regrouper plusieurs familles employées essentiellement dans les métiers de bouche : fruitiers, marchands des quatre saisons, épiciers, crémiers…et toutes situées dans les arrondissements proches des Halles à Paris.
Parmi ces familles, les Druet se distinguent par une localisation au 23 rue des Fourneaux à Paris sur plusieurs générations.
A contrario, la commune ornaise se distingue par la présence d’une activité de nourrices pour enfants de ces familles transplantées dans la région parisienne. Les données chiffrées à partir des registres de l’état civil montrent 908 enfants sur 33 ans fin XIXe –début XXe siècle placés sur Sainte-Marguerite.
Quelques personnages marquent l’histoire locale : Jeanne Tréhot, qui eut une fille d’une liaison avec le célèbre Renoir, d’ailleurs présent au mariage de cette dernière en 1893 (il paya même le vin lors de la noce), Sisley, lui aussi célèbre impressionniste, qui plaça son troisième enfant en nourrice dans la commune, Eugène Druet originaire de la commune, photographe attitré de Rodin, Pierre Poilâne, artisan boulanger qui fit son apprentissage en 1938 à Carrouges avant de partir en région parisienne pour créer son fameux pain Poilâne, Rose Taillé qui déménagea sur Sainte-Marguerite après avoir été la nourrice de la future Sainte-Thérèse en 1873 et 1874.
La communauté religieuse du Logis a marqué le lieu par sa présence de 1764 à 1974. La fondatrice, Marie Catherine Le Royer obtint l’autorisation d’installation par une Lettre Patente de Louis XV.
Comment ne pas relier à cette commune les figures de Jean de Carrouges et de Jacques Legris, acteurs du dernier duel judiciaire qui eut lieu en France en 1326, et qui vit peut-être le mariage du premier cité dans l’église de Sainte-Marguerite ?
Enfin, comment
ne pas évoquer la superbe église des XII-XVIIe siècle qui se dresse à
l’ombre de son clocher finement élancé vers le ciel ?
Dans l'assistance, un certain nombre d' habitants
de la commune de Sainte-Marguerite de Carrouges
La conclusion du conférencier était sans équivoque : les plus modestes des communes peuvent avoir un passé riche !
Cette monographie communale paraîtra dans un futur bulletin de la SHAO en 2012.
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