SHAO Société Historique et Archéologique de l\'Orne

Les marchés alimentaires à Alençon aux 19e et 20e siècles

Grâce à la superbe conférence d'Odile Leconte, présidente de la SHAO, on en sait beaucoup plus sur les marchés d'alimentation alençonnais depuis deux siècles !

La réglementation, les lieux occupés, les pratiques des commerçants et vendeurs, le rôle des acheteurs, la nature des denrées qui y sont exposées, et les consommateurs qui les fréquentent ont été passés au crible.

                 Odile Leconte - Gilles Folin, secrétaire général présentant la conférencière

Selon Odile Leconte : « La tenue des foires et marchés est une préoccupation constante pour une ville. En témoignent les nombreux arrêtés qu’a pris la ville d’Alençon pour les réglementer. Plus particulièrement, les marchés aux comestibles, parce qu’ils sont plus fréquents et constituent des lieux de rassemblement et d’échanges commerciaux, font l’objet d’un encadrement poussé de la part des pouvoirs publics, mairie et police, préfecture, ministères des finances, de l’agriculture et du commerce et même de l’armée. En raison des taxes diverses qui touchent les denrées apportées et vendues, ils sont une source de profit non négligeable pour la ville. Aussi, leur emplacement dans un calendrier annuel répond-il à un subtil équilibre qui se joue à l’échelle d’un territoire dépassant le département. L’affluence qu’ils génèrent nécessite des mesures pour en garantir la sécurité, que ce soit sous une halle ou sur la voie publique. Ils évoluent avec le développement urbain, se multiplient, se déplacent dans la ville, et les intérêts multiples qui s’y croisent ont pour conséquences de nombreux litiges et contestations. Enfin dans la ville, les marchés sont interdépendants : marché aux comestibles, marché aux toiles, marché aux grains, marché aux bestiaux, marché forain : tout s’y vend et s’y achète dans une même journée : le jeudi, qui a donné son nom à l’artère commerçante d’Alençon.

Mais pour l’essentiel des citoyens, le marché est un lieu d’approvisionnement privilégié de la maisonnée. Il supplée aux magasins de détail de la ville en apportant des denrées fraîches ainsi que des produits rares ou nouveaux. C’est aussi un lieu de sociabilité, de rencontre entre la ville et la campagne ».

Héritiers de traditions d'origine médiévale, les marchés ont investi divers emplacements en ville au fil du temps : la rue du jeudi, l'ancienne place du Palais de justice, la rue du Cours (pour le beurre), la place du Puits des Forges, le Champ du Roy (pour les moutons), la place à l'Avoine, la place de la Madeleine (pour les légumes et les œufs), la rue de Sarthe et la place de l'église Saint-Léonard (pour les poissons), etc., lieux incontournables de l'histoire alençonnaise.

                                  Une vue de marché au début du XXe siècle - L'assistance

Prochaine conférence par Thierry Churin samedi 14 mars 2020 à 14h

salle Baudelaire à Alençon:

Le Château d'Alençon, forteresse médiévale. Étude archéologique