SHAO Société Historique et Archéologique de l\'Orne

Conférence à double voix pour cette présentation de l'école dans l'Orne du XVIIIe au XXe siècle 1 ) L’apparition des instituteurs et institutrices à Mortagne, 1750-1830 par Philippe Charpentier de Beauvillé, docteur en histoire- Samedi 13 avril – Salle

 

Conférence de la société historique et archéologique de l'Orne

Samedi 13 avril – Salle Baudelaire Alençon - 14h30 entrée gratuite

Conférence à double voix pour cette présentation de l'école dans l'Orne du XVIIIe au XXe siècle

1 ) L’apparition des instituteurs et institutrices à Mortagne, 1750-1830

par Philippe Charpentier de Beauvillé, docteur en histoire

 

Voulue par Louis XIV en 1695-1698, l’idée d’unir les Français par l’instruction n’est réalisée qu’avec l’Université de Napoléon en 1806-1808, issue de la persévérante construction législative de la Révolution.

Mortagne trouva, dès 1791, son premier instituteur en la personne de Louis Fizet. Mais elle n’hésita pas à utiliser jusqu’aux années 1820 les services de maîtres d’écriture, instituteurs particuliers, maîtres et maîtresses de pension, instituteurs privés... hérités des années 1760.

Comment pouvait-elle recruter, former, rémunérer... les instituteurs de l’avenir ? C’est Louis Charles Delestang qui fut le principal détecteur des nouveaux talents jusqu’en 1813, terme de son mandat de sous-préfet de l’arrondissement. Les municipalités successives, quant à elles, se heurtèrent moins à la médiocrité de candidats qu’à l’étroitesse de leurs ressources financières et à la résistance des familles.

 

 

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Avec le Consulat et le Concordat, la loi Fourcroy de 1802 fait sortir l’instruction primaire du modèle des « petites écoles » et l’ouvre sur un enseignement « complémentaire » qui répond à la demande des familles de l’Orne. La création de l’Université et la généralisation du Brevet de capacité ouvrent un temps d’initiatives pour l’instruction des garçons et des filles, ainsi que pour l’encadrement des indigents et des tout-petits. Mortagne ouvre enfin une ligne budgétaire dédiée à l’instruction en 1809.

La monarchie constitutionnelle a la sagesse de suivre le même sillon, et redouble même d’intérêt pour l’instruction primaire et notamment des filles. Si la mode de l’école mutuelle touche Mortagne, les essais d’acclimatation de frères enseignants y échouent. En revanche, deux legs importants, en 1817 et 1822, permettent d’installer le primaire des garçons dans une véritable « maison d’école » et le primaire des filles indigentes dans une maison du centre-ville.

Ce n’est qu’avec la monarchie de la Charte et la loi Guizot, contemporaines de la naissance des écoles normales d’Alençon et d’Argentan en 1831-1833, que Mortagne voit enfin la première génération d’instituteurs et d’institutrices de la Révolution s’affirmer dans ses murs au profit des enfants de six à douze ans et, au-delà, avec les premiers projets d’instruction primaire supérieur.

 

Voir mes articles dans :

Cahiers percherons, n° 233, 1er trimestre 2023, et n° 236, 1er trimestre 2024 (sous presse)



08/04/2024
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