SHAO Société Historique et Archéologique de l\'Orne

Conférence de Michel Ganivet le samedi 14 mai 2016 : « La Première Guerre mondiale vue « d’en bas », cinq communes du Perche »

 

Michel Ganivet est venu clore le cycle de conférences 2015-2016 de la SHAO.

Ce « journaliste de l'histoire », comme il se définit lui-même, a présenté sa dernière recherche liée au Perche.

Ce compte-rendu s'appuie sur le texte de présentation fourni au préalable à la conférence et sur les propos tenus lors de son exposé.

 

 

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               Michel Ganivet - Le conférencier du jour en compagnie de Jean-François Suzanne, président des Amis du Perche de l'Orne et de Christian Thomas, vice-président de la SHAO

 

 

La Première Guerre mondiale vue « d’en bas », tel est l’angle qu'il a choisi pour écrire Le Cinquantième jour, récit volontairement cadré sur le micro-territoire que constituent cinq communes du Perche : Comblot, Corbon, Éperrais, Le Pin-la-Garenne, et Mauves-Sur-Huisne.

Les archives publiques sont au cœur de ses travaux. Il y intègre, au terme d’une longue enquête auprès des habitants et dans la presse locale, la dimension quotidienne du conflit ainsi que les émotions perpétuées par les correspondances privées.

Les chiffres sont éloquents : 417 itinéraires reconstitués, 73 morts au front pour ces cinq communes,

77 enfants pupilles de la Nation, 8,5 % de population en moins entre 1911 et 1921, baisse de 17% du nombre des exploitations agricoles, etc.

Mais le conférencier a exprimé sa volonté d'aller au-delà des chiffres pour retrouver l'humain à travers de nombreux destins brisés ou transformés. Diverses dimensions qui frappent la vie locale pendant le conflit sont ainsi développées : subsistance, décès, manque de bras dans l'agriculture, le rôle nouveau des femmes, etc.

 

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                Le mariage d'Arthur Esnault et de Julia Leveau à Mauves,  le 16 juin 1914   -      

                                     Gaston Boudon en janvier 1915

                    

 

Au fil des témoignages des descendants, il fixe une mémoire familiale aux limites de l’oubli, porteuse pourtant, malgré le siècle écoulé, de la douleur indicible des familles, des blessés, des réfugiés, des acteurs, des témoins, des victimes, restitution des émotions ».

Sortent ainsi de l'oubli, entre autres, Julia Leveau et Arthur Esnault, les mariés du 16 juin 1914, Alexandre Gapin, soldat amoureux, Paul Charron, Gaston Boudon à la barbe bien fournie sur sa dernière photographie en janvier 1915 (il sera tué à Perthes-les-Hurlus le 6 mars suivant), tous partie prenante de l' « histoire des mémoires individuelles » qui a l'ambition de « ramener les destins les uns aux autres ».

En insistant notamment sur les mois qui ont précédé la guerre (« le bonheur d'avant »), Le Cinquantième Jour (édité par les Amis du Perche) exprime la dimension soudaine d’un cataclysme qui marquera à jamais la société rurale.

 

 

Prochaine conférence : le samedi 8 octobre 2016

par Alain Ponchel,

Alençon et la guerre 1914-1918,

l'année 1916, Verdun



16/05/2016
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